Les infos avalines du 20 avril 2025

En avril 2024, 400 moniteurs de ski ont signé un constat d'insécurité sur les pistes. Marc Pesas et François Mas, deux moniteurs de ski, sont à l'origine de ce constat sur le domaine skiable de Val d'Isère. De ce fait, un comité de pilotage a été créé avec Cédric Bonnevie, Directeur de la Régie des Pistes, Marie Duplanil Directrice commerciale à la STVI, Christophe Lavaut, Directeur de Val d'Isère Tourisme et les élus Dominique Maire et Franck Dauzac.  


En janvier 2025, avant les vacances scolaires de février, quatre affiches ont été créées et affichées sous un ton simple et humoristiques pour rappeler certaines règles de sécurité sur les pistes. La Régie des Pistes a par ailleurs organisé un Géant sur la piste Borsat pour pouvoir prendre de la vitesse en toute sécurité.


Lors de la dernière réunion du jeudi 10 avril, en présence d'une quarantaine de moniteurs, dont des directeurs et représentants d'écoles de ski, une présentation du travail en cours a été fait. Marc Pesas a présenté un projet de Charte commune aux écoles de ski dont le principe est d'obtenir l'approbation. Cédric Bonnevie a expliqué le souhait de privilégier l'humour dans la communication. Christophe Lavaut a annoncé que ce phénomène d'insécurité ne concerne pas seulement Val d'Isère. Enfin Franck Dauzac a expliqué qu'il ne faut pas oublier que cela s'adresse principalement aux clients.


Certaines thématiques ont été abordées comme la répression qui ne peut être mise en place en raison de la particularité de l'absence de loi sur les domaines skiables. Basé sur deux fondamentaux de la constitution, à savoir la liberté et la séparation du pouvoir et de la justice, le Maire n'est pas autorisé d'aller à l'encontre des lois. Cependant, il a le devoir de prévenir, mais pas de juger et a l'autorité de réglementer par un texte qui prévoit, c'est-à-dire un arrêté municipal, sans réprimer. Sur le plan pénal, pour qu'il y ait une infraction, et donc des poursuites judiciaires, il faut un texte qui prévoit et un texte qui réprime. Les deux sont indissociables. Le Maire peut toujours prendre un arrêté qui prévoit, mais s'il n'y a pas de texte juridique qui réprime, l'arrêté n'est alors pas applicable. Par exemple, si le maire prenait un arrêté municipal qui prévoit une limitation de vitesse sur le domaine skiable ou bien la rétention du forfait pour cause de comportement, l'arrêté serait caduc puis qu’aucun texte de loi ne le réprime. La police municipale effectue déjà de la prévention concernant la problématique de l'alcool. Des réunions avec les tour-opérateurs sont organisées en début de saison et une convention avec la STVI a été signée afin d'opérer une prévention régulière au départ des remontées mécaniques et de la saisie d'alcool embarqué par les skieurs.


Les moniteurs présents lors de cette dernière réunion ont pu partager leurs idées pour contrer ce manque d'insécurité sur les pistes. 66 idées ont donc été regroupées dans sept thèmes : la répression, le contrôle par patrouille, l'application, le côté ludique, la charte et l'achat forfait, la coordination avec les moniteurs et enfin la Régie des Pistes. Plusieurs suggestions ont été proposées pour cette dernière comme la reconnaissance de la qualité du travail des dameurs malgré des pistes parfois étroites et souhait d'avoir des pistes moins dures et lisses en laissant des bosses afin de ralentir les skieurs, créer plus de chicanes, séparer les pistes de zone lente et de zone rapide, créer des pistes spécialisées et renforcer la signalétique lors des intersections dangereuses. Pour les moniteurs, il est demandé une remise en question du comportement de certains et de donner aux professionnels de la montagne une forme d'autorité après un constat de manque de respect fréquent et enfin encourager les vacanciers jeunes ou débutants à prendre des cours de ski. Les participants de ce groupe de travail aimeraient faire signer avant l'achat d'un forfait de ski une charte du skieur en incluant les règles de sécurité. En termes de communication, renforcer l'information des règles de sécurité et du respect d'autrui sur les pistes avec des campagnes fortes d'affichage et de publicités vidéos. Pour le côté ludique, développer des zones avec test de vitesse et règles de sécurité comme ça a déjà été mis en place durant la saison, installer les lettres Val d'Isère sur une zone plus familiale comme au Lac de l'Ouillette, mais aussi proposer des événements hebdomadaires de vitesse avec une médaille pour récompenser les bons comportements, remettre en question le fait de mesurer la vitesse et créer un jeu d'orientation sur une application avec les 10 règles du bon skieur. Enfin pour ce qui est du contrôle et de la répression, mettre en place une patrouille postée et bien visible pour informer sur un ton bienveillant, mettre en place des échelles de comportements, retirer le forfait pour 24h et avertir ou attirer l'attention d'un skieur par l'utilisation d'un sifflet.


L'ensemble des idées n'ont pas pu être examinées en détail, mais seront examinées sur leur faisabilité. Bien sûr, ces 66 idées ne seront pas toutes mises en place. À ce stade, la répression n'est pas souhaitée par la station et voudrait inclure l'ensemble des socioprofessionnels à ce sujet. Une prochaine réunion aura lieu d'ici la fin de saison et en novembre.