Les infos avalines du 26 janvier 2025

La semaine dernière, la musique classique a bercé le public en l'Église de Saint-Bernard de Menthon à l'occasion du festival Classicaval. Nous allons replonger au cœur de cette 31e édition.


C'est en 1993 que le festival de musique classique voit le jour à Val d'Isère pour la première fois par Jean Rézine. L'idée de ce festival est de rassembler les jeunes talents et les grands musiciens dans un esprit de transmission et d'ouverture aux nouvelles générations, comme nous l'explique la Directrice Artistique Anne-Lise Gastaldi. « Faire un partage de générations à Val d'Isère, c'est très important pour moi. Lorsque nous venions au tout début, nous étions étudiants et nous jouions quelques fois avec des artistes plus confirmés. Donc j'essaie de reproduire et de rester fidèle à cette tradition qu'avait instaurée Jean Rézine au début, c'est-à-dire un partage de génération, qui partage la scène avec d'autres, encore plus jeunes. Et ça, j'y tiens beaucoup, c'est quelque chose qui est cher à mon cœur. » La 31e édition a été marquée par le choix d'un instrument particulier mis à l'honneur, la trompette, mais aussi par le choix des artistes et plus précisément de jeunes talents. « Cette année est particulièrement jeune avec de très jeunes musiciens puisque nous avons un partenariat avec le Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Lyon. Deux étudiants qui ont joué avec nous pendant ces concerts. C'est quelque chose qui est assez récent dans l'histoire de Classicaval, mais ça fait à peine deux ans qu'il y a ce partenariat, ce qui permet d'intégrer des jeunes à notre programmation. »


La trompette était donc au cœur de cette nouvelle édition. Mercredi dernier, le public a pu profiter d'un concerto unique avec le soliste de l'Ensemble Intercontemporain Clément Saunier qui a été séduit par la proposition de jouer durant le festival et de faire profiter de l'acoustique au plus grand nombre. Il s'agissait de sa première participation. « En fait, ça ressemble un peu au métier d'acteur, un premier jour de tournage. Vous arrivez, vous savez avec qui vous allez jouer, mais il y a plein de personnes avec qui vous n'avez jamais joué donc on apprend à se découvrir. Il y a eu des répétitions avant les concerts, on peut faire connaissance et mettre au point les différentes pièces donc c'est toujours sympa. Le format aussi est volontairement accès sur un mélange de générations. Il y a des solistes confirmés, des jeunes interprètes qui viennent du Conservatoire de Lyon et qui commencent tout juste leurs carrières. C'est sympa aussi comme format. »


Lors de sa prestation, le trompettiste Clément Saunier était accompagné par des musiciens à cordes dont la violoniste Virginie Buscail qui participe à Classicaval depuis sa création. « Je suis venue en tant qu'étudiante au tout début quand c'était Jean Rézine, qui a fondé le festival et qui m'avait invité. J'étais toute jeune, j'avais moins de 20 ans quand je suis venue la première fois. C'est un rendez-vous, je dois dire, très important pour moi et presque annuel. Je viens toujours avec le même ravissement dans cette station. Déjà le lieu est quand même merveilleux : c'est un village extraordinaire et le site est exceptionnel. C'est juste merveilleux. Le public est formidable et les gens sont très accueillants donc c'est un rendez-vous très particulier. »


Le festival s'est clôturé jeudi dernier par le traditionnel récital de piano. Plusieurs grands noms comme Chopin, Schumann ou encore Stravinsky ont été interprétés par le pianiste Loann Fourmental qui a pu profiter et faire profiter de l'acoustique réconfortante et précieuse en l’Église de Val d'Isère. Pour lui, jouer à Classicaval était comme une évidence. « Un festival à la montagne, à cette période-là de l'année, de plus à Val d'Isère, c'est difficile de refuser. Anne-Lise, la Directrice artistique, j'ai été son élève pendant un certain temps à l'âge de 14 ans jusqu'à mes 20 ans donc on a établi une relation de confiance autour de la musique. C'est un bonheur de voir quelqu'un d'aussi sensible et d'aussi professionnel et accompli artistiquement qui me fasse confiance. Je suis très flatté et évidemment c'est un grand privilège. » Cette 31e édition a été une réussite et s'est déroulée à guichets fermés. Classicaval reviendra pour un concert exceptionnel le 12 mars prochain, sous la direction artistique d'Elena Rozanova, accompagnée de trois musiciens : Anastasia Dewynter, Chloé Roussev et François Salque.