Les infos avalines du 30 juillet 2024 format long: Les jeux d'hiver de 2030 et le rôle de Val d'Isère

Alors que les jeux de Paris battent leur plein, focus dans ce format long sur les jeux Olympiques d'hiver de 2030, attribués jeudi dernier officiellement, mais sous condition, aux Alpes françaises. Ce qui nous intéresse plus particulièrement, c'est le rôle que jouera, ou pas, Val d'Isère dans cette organisation. Un rôle encore flou pour notre station, qui apparait bien sur la carte des différents sites, mais sans épreuves attribuées. Le ski alpin dame et handisport est réservé à Méribel, et les courses hommes à Courchevel. Interrogé par nos confrères de Ski Chrono, David Lapartient, le président du Comité National Olympique et Sportif Français, CNOSF le confirme, il souhaite : « laisser Val d’Isère qui est un site majeur du ski français, mais  à date, dans notre dossier, il est clair que l’ensemble du ski est prévu à Courchevel et Méribel.» Quel sort alors réserver a notre station dont la compétence en matière de ski alpin n'est plus à démontrer ? Après les jeux d'Albertville en 1992, les championnats du monde en 2009 et les courses de la coupe du monde de ski alpin avec le Critérium de la Première Neige depuis 1955 la station renouera-t-elle avec le rêve olympique ?

Pour mieux comprendre ce sujet, il paraît important de revenir sur l'historique du dossier. En septembre dernier, le président de la région Auvergne Rhône Alpes Laurent Wauqiez annonçait à plusieurs élus du territoire, dont Patrick Martin, la candidature des Alpes françaises. Dans cette première version, Val d'Isère devait accueillir les épreuves des Slalom. La Suisse et la Suède, les autres candidats à l'organisation de ces jeux se retirant de la course, le suspens était limité pour l'attribution de ces jeux à l'hexagone. Début décembre, alors que les premiers skieurs de l'hiver dévalaient les pentes de Solaise et Bellevarde l'on apprenait que Val d'Isère n'apparaissait plus sur la carte des sites pressentis, laissant la place à nos voisins des trois vallées. La réaction avaline est immédiate, et débute une campagne de lobbying intense, qui a culminé durant le week end du Critérium homme, à grand renfort de conférences de presse et de brassard rouge sur veste noire, la légende Jean Claude Killy avait même pris la parole pour défendre sa station. Laurent Wauquiez, présent durant le Critérium a rappelé son soutient a la station et affirmait que des Jeux d'hiver dans les Alpes sans Val d’Isère n'avaient pas de sens. La collectivité s'est ensuite attachée à monter un dossier de candidature précis, complet, chiffré et proposait l'accueil des épreuves techniques, slalom et géant, hommes et dames. Un dossier envoyé aux premiers jours de 2024 aux organisateurs. La version papier de ce dossier fut perdue, annonçait Partrick Martin, qui renvoya une seconde copie. Le dossier a suivi son cours dans l'hiver et au printemps, jusqu'à mercredi dernier, et le choix officiel du CIO d'attribuer les jeux de 2030 aux Alpes françaises, avec les sites décrits plus hauts.

Les raisons de ce choix d'évincer Val d'Isère semblent avant tout économiques. Ces jeux se voulant économiques et écologiques, comme l'annonçait Laurent Wauqiez, ajouter un site signifie un coût supplémentaire, qui était estimé à la grosse louche, en décembre dernier a entre 30 et 80 millions d'euros. Une somme que Val d'Isère a fortement réduite dans son dossier, affirmant que le cahier des charges pouvait être rempli avec « seulement » 18 millions d'euros, c'est ce que nous annonçait Patrick Martin, lors de l'interview qu'il nous avait accordé à ce sujet en janvier dernier. L'interview complète réalisée en janvier est a voir ici. En plus des compétences indéniables dans l'organisation d'épreuves de ski alpin, Val d'Isère possède les infrastructures nécessaires à l'organisation d'épreuves olympiques, qui demandent pourtant une logistique bien plus importante que pour un Critérium. La rénovation de l'ancienne piscine offrira un bâtiment moderne, répondant au cahier des charges, et le Club Mediterrannée de la Legettaz avait annoncé mettre ses chambres à disposition pour héberger les athlètes. Les organisateurs ont pourtant décidé de centraliser tous les sites de ski alpin à Courchevel et Méribel, sur les mêmes pistes et sites que lors des championnats du monde de 2022. Une solution économique certes, mais plus risquée en cas de météo défavorable. Pour Courchevel se pose aussi la question de la capacité, le site du Praz devant accueillir le ski alpin homme, le saut à ski et le combiné nordique. Que reste t'il donc pour Val d'Isère ? On rentre là dans le monde de l'hypothèse. Un site de secours pour palier a un manque de neige ou a de mauvaises conditions météos ? Des épreuves nouvelles ? On parle de ski alpinisime, sport qui fera son entrée olympique aux jeux de Cortina en 2026, le Freeride ou encore le ski de vitesse qui avait été sport de démonstration... en 1992.

Au final, Val d'Isère continue de se battre, de faire valoir ses arguments pour récupérer un morceau du gâteau olympique. Une lutte qui n'est pas menée que pour la gloire d'organiser des épreuves sur la Face de Bellevarde, non, l'organisation des Jeux olympiques permet un projet de territoire complet. Patrick Martin est venu nous faire un point sur cette situation hier dans nos studios, il nous rappelle l'intérêt d'accueillir des épreuves en Haute Tarentaise dans une interview audio complète sur notre site internet. Le sujet des Jeux olympiques est donc loin d'être clos, et les prochains mois devraient être déterminants, notamment avec la signature de la garantie financière, ou pas, par le futur gouvernement, condition sine qua non à l'organisation des jeux dans les Alpes.