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09 mars 2025 | Articles

Les infos avalines du 9 mars 2025

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Aujourd'hui nous faisons un voyage dans le temps pour revivre l'époque de l’Héliski à Val d'Isère.


L'histoire de l’héliski, une pratique qui consiste à remplacer les peaux de phoques ou les remontées mécaniques par un hélicoptère, est née en 1975 à Val d'Isère au service du ski de printemps. L'hélicoptère va cohabiter avec les avions qui transportaient de 1965 à 1975 les clients désireux de pratiquer cette activité loin des pistes, en partant de Solaise puis de Bellevarde altiport de Tovière 2 272 mètres. À l'arrivée de l'hélicoptère, ce moyen de transport va l'emporter face aux avions et deviendra le pionnier de l’héliski. Suite à un accord pour la gestion d'hélicoptères de type Lama avec la société Gyrafrance, le groupe Héliski de Val d'Isère prend naissance avec six pionniers : Georges Simond, Robert et Bernard Gaté, Alain Pesanti, Guy Bonnet et Jean-Claude Gasser. Ces professionnels de la montagne vont organiser des semaines de ski hors-piste héliporté par groupe de sept personnes en deux rotations. Guy Bonnet nous raconte cette époque. « Ça, c'était le début et l’on a tourné pendant des années effectivement. Ça s'est toujours bien passé et l’on n’a jamais eu de problème, car on était assez strict dans les endroits où l’on allait, que l’on connaissait et l’on prenait surtout le temps pour aller faire ces descentes. » Bernard Gaté poursuit « Au départ il n'y avait pas des centaines de personnes qui faisait ça : c'était tous des bons skieurs qui savaient faire du hors-piste. C'était une époque où tout le monde n'allait pas faire du hors-piste. Donc on avait tout un panel de personnes qu'on connaissait, qu'on a formé et avec qui l’on a fait les débuts. Ces clients-là nous ont beaucoup aidés parce qu'ils étaient battants, consentants et nous faisaient confiance. On est parti avec des gens sérieux et aguerri. Nous, on évoluait sans filet: il n'y avait pas de radio, ni téléphone par contre on avait un hélicoptère et c'était notre sécurité et notre pilote nous surveillait. » Sur les 2 000 déposes effectuées, seulement un accident a eu lieu par un coup de quart au niveau de la tête. La blessée a pu être amenée par hélicoptère à l'hôpital de Bourgs-Saint-Maurice et être prise en charge rapidement. Pour déterminer le niveau et l'expérience en hélicoptère de leurs clients, les membres de l’héliski ont mis en place des grades à partir d'un insigne allant jusqu'à cinq étoiles. Chaque 10 000 mètres de dénivelé correspondait à une étoile.


Les cinq avalins et pionnier du hors-piste testait le niveau de skis de leurs clients, avec l'aide notamment des moniteurs de ski, avant de les emmener en héliski comme nous en parle Bernard Gaté. « Mais on avait une discipline de fer : on en faisait un embarquement en une minute et demie et débarquement en deux minutes avec la récupération des skis. Avec l'hélicoptère, on travaillait à la minute. » Guy Bonnet ajoute, « les clients étaient très méritants puisqu'ils skiaient avec d'autres skis de ceux qu'on connaît maintenant, des skis beaucoup plus étroits, et bien croyez-moi qu'ils étaient très forts. Chaque fois qu'ils arrivaient en bas, le plaisir qu'ils avaient c'était de regarder la montagne et les traces qui étaient dans la ligne de pente. » Bernard Gaté donne en plus une anecdote à ce sujet. « Une chose aussi, c'est que lorsque quelqu'un coupait la trace de l'autre, c'était une bouteille de champagne. » Guy Bonnet et Bernard Gaté ont été anciens pisteurs, moniteurs de ski. Ce sont leurs pères qui les ont initiés au hors-piste et à l'héliski comme nous le raconte Bernard Gaté. «  Il nous racontait "  tiens aujourd'hui j'ai fait ça ",  mais il ne nous proposait pas de venir et nous on écoutait ses histoires. Et puis un jour, j'avais de bons clients et je lui ai dit que je partais dans le Beaufortain. J'y suis allé tout seul et le soir mon père me demande "  Bernard, tu étais où ? Qu'est-ce que tu as fait comme ski ? "  Et moi je lui réponds que je suis partie dans le Beaufortain et c'est de là qu'on a été lâché. Tous les soirs, on avait une réunion pour parler de ce qu'on avait fait et l’on se donnait les tuyaux de là où il fallait se méfier ou où c'était meilleur. » Guy Bonnet est reconnaissant envers le père de Bernard, Robert Gaté. « Je peux dire que son père m'a appris beaucoup de choses. Papy Gaté, on l'appelait Papy Gaté. » L'équipe de l’Héliski de Val d'Isère avait une connaissance remarquable des environs et des montagnes de la région. « Quand on est en hélicoptère, on voit. Et quand on connaît la montagne, on voit beaucoup de choses d'en haut et l’on disait au pilote où nous poser. Ce n'était pas forcément des sommets connus et définis. On allait où l’on sentait que c'était bon. Une pente nord de l'hélicoptère, on la voit bien. Le seul problème c'est que quand on regarde depuis l'hélicoptère, ça a tendance à aplanir les pentes et lorsqu'on n'a pas l'habitude on peut se tromper et après s'apercevoir que c'est plus raide de ce qu'on avait vu. Quand on joue avec un hélicoptère, on a beaucoup d'avantages. »


Lors de leurs nombreuses déposes en hélicoptère, les mordus d'héliski se remémorent de nombreux souvenirs comme au sommet de l'Albaron pour Guy Bonnet avec l'histoire d'une fixation de plaques Burt. « Au moment où l’on allait partir, il y a un gars qui dit "Ah bah zut ! Je ne peux plus chausser !" Le câble avait cassé. J'ai déballé mon petit matériel. J'ai trouvé du fil de fer, je ne sais même pas pourquoi j'en avais dans le fond de mon sac, une paire de pinces et j'ai fait une bonne torsade et j'ai pu réparer. Le gars, il a tenu toute la journée et il a fait trois déposes en plus. Quand vous vous retrouvez au sommet de la montagne et que vous avez des petits ennuis comme ça et bien il faut se d'emmerder. » Pour Bernard Gaté, l'un de ses meilleurs souvenirs reste la pointe des Pichères Les Lanches. « 80 centimètres de poudres, mais carrément à mi-cuisses.  C'était même plus que de la poudre, c'était presque du givre. Seulement avec trois personnes, on a descendu l'intégrale. C'est une pente qui est quand même raide et puis cette poussière... C'est ça l'un de mes plus beaux souvenirs. » Mais aussi des rencontres improbables. « Je m'étais posé au sommet du Ruitor et un hélicoptère italien arrive avec un guide. Je le vois sortir et je le connaissais. Son client arrive, je dis " Bonjour ". C'était un grand bonhomme et costaud : c'était le Pape Jean-Paul II. On a fait la descente par les Cascades, descente sur le côté italien, sur la Thuile. Et puis, on s'est séparé puisqu'il était incognito et il nous a bénis. Voilà, le Pape au sommet du Ruitor, on ne s'y attend pas. » Bernard Gaté et Guy Bonnet ont également fait de l’Héliski avec Florence Arthaud, Philippe Poupon, Jean-Claude Killy, Thierry Lhermitte, mais aussi des rois et reines, dont l'impératrice Farah Diba Pahlavi.


L'aventure de l’Héliski prend fin en France en 1981 pour des raisons écologiques et politiques. Lors des élections présidentielles avec Valéry Giscard d'Estaing et François Mitterrand, le parti écologique était représenté à 7%. Afin de récupérer des voix, Valéry Giscard d'Estaing, a promis aux écologistes de supprimer les déposes en hélicoptère qu'il pratiquait aussi. « Et c'est ce qu'il a fait. Donc ça a été supprimé. On ne pouvait plus voler en France donc on s'est mis sur la frontière en Italie. On s'est organisé pendant environ cinq saisons. Ça a toujours très bien marché. Et après, les Italiens qui ne faisaient pas encore ça, nous on prit notre place. Ils étaient capables de le faire et puis ils étaient chez eux donc nous on est parti d'Italie. » Même si cette époque est révolue, les pionniers de l’Héliski de Val d'Isère ne sont pas nostalgiques. « C'était l'époque, c'était le moment. On n'a pas de regret. C'est beaucoup de chances. Tout s'est bien synchronisé. Et puis, quand je regarde maintenant, je ne critique pas ce qu'il se passe, car c'est une autre époque, mais ce ne serait plus possible de faire ce qu'on a fait. Ce serait trop compliqué. On ne peut pas partir avec une personne qu'on ne connaît pas. Nous, les gens étaient testés avant et c'est ce qu'il faisait l'efficacité. Même avec nos clients qu'on connaissait, par exemple ils nous disaient qu'ils voulaient aller en Haute-Maurienne, où on faisait des déposes extraordinaires, et biens s'ils n'avaient pas fait le Ruitor, l'Archeboc ou encore le Beaufortain et bien ils n'allaient pas là-bas. C'était un peu une récompense. Ce qu'on a fait nous, on ne peut pas le refaire maintenant parce que c'est une autre époque et c'est différent, mais on a eu cette chance. »

Agenda

Le Cinéma Le Splendid : 17h30 : Le Dernier Souffle ; 20h30 : Captain America – Brave New World
La médiathèque est ouverte de 14h à 18h
La centrale de réservation est ouverte de 9h à 12h et de 14h à 18h
L'office de Tourisme est ouvert de 8h30 à 19h30
Le Centre Aquasportif est ouvert de 7h30 à 21h

Transports

Train rouge (La Daille – Le Fornet) : premier départ de la Daille à partir de 7h avec un passage toutes les 5 minutes jusqu'à 18h. Pour les bus de nuit, depuis la Daille de 19h50 à 2h10 et de 20h10 à 2h30 au départ du Fornet. Une navette toutes les 10 minutes jusqu'à 20h, puis 20 minutes jusqu'à 2h30.

Train bleu (Rond-point des pistes – Legettaz) : de 8h30 à 23h toutes les 15 minutes.

Train jaune (Le Coin – Le Manchet) : départ du Coin à 8h28 et dernière arrivée au Rond-point des pistes à 23h20. Passage toutes les 20 minutes.


Train violet (Val d'Isère – Tignes) : premier départ de la nouvelle gare routière à 7h55 et le dernier à 18h20. Deux  arrêts sont prévus sur ce circuit dont La Reculaz et le Villaret du Nial. Le train violet ne s'arrête pas à la Daille.

Rendez-vous

17h : Initiation au fat bike sur l'esplanade en face du Centre Aquasportif. Gratuit

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