Nous, élus de l’opposition, souhaitons nous exprimer sur la situation financière de la SEM Sogevaldi.
Nous reconnaissons la transparence de Monsieur le Maire quant aux difficultés financières rencontrées, exacerbées par la flambée des coûts de l’énergie, les augmentations salariales imposées par la convention collective, et les retombées d’un redressement fiscal. Cependant, il est essentiel de rappeler que ces éléments, bien que significatifs, ne sont pas les seules causes de la crise actuelle. Nous sommes profondément préoccupés par l’insuffisance des mesures prises ces dernières années pour anticiper ces difficultés.
La gestion financière de Val d’Isère Tourisme a été marquée par l’incompétence manifeste de son directeur administratif et financier (DAF) logiquement remercié. Des signaux d’alerte ont été émis à plusieurs reprises par certains membres du personnel, mais ces dénonciations n’ont pas été prises en compte par la hiérarchie. Le refus d’écouter ces avertissements a conduit à un climat de mal-être social au sein de la structure, et plusieurs salariés se sont retrouvés en arrêt maladie, épuisés par cette situation. Cette incapacité à répondre aux préoccupations internes a accentué les tensions et contribué à la détérioration de la gestion des affaires financières.
Les actes de malversation de ce cadre de Val d’Isère Tourisme, constituent effectivement un manquement grave. Toutefois, ils ne peuvent être présentés comme l’unique explication de la situation alarmante. Il est crucial de souligner que les responsabilités sont multiples et sans doute partagées : Patrick Martin président de Val d’Isère Tourisme ne peut être rendu directement responsable même s’il semble vouloir endosser ce rôle.
La responsabilité incombe à la direction de la SEM Sogevaldi qui, par une délégation de confiance totale et inappropriée au directeur administratif et financier (DAF), a échoué à assurer un contrôle interne rigoureux des comptes et des budgets de la structure. Cette gestion laxiste a permis de masquer la dégradation progressive des finances de Val d’Isère Tourisme, sans que des mesures correctives ne soient prises à temps.
Pour rappel en tant que directeur de la SEM, il est de la responsabilité du dirigeant de veiller à la bonne gestion et à la supervision des finances, en assurant une vigilance accrue sur les décisions budgétaires stratégiques. La confiance totale accordée au DAF ne peut en aucun cas justifier l'absence de contrôle. Comme le dit l'adage, "la confiance n'exclut pas le contrôle". Il est donc impératif que la direction de la SEM et de Val d’Isère Tourisme assume ses responsabilités
La gestion financière de la SEM Sogevaldi et de Val d’Isère Tourisme a manqué de vigilance, notamment en ce qui concerne la planification budgétaire. Un budget prévisionnel plus juste et une meilleure gestion des ressources auraient permis de limiter les conséquences de cette crise.
Il est inacceptable que la commune, et par extension les habitants, soient contraints de supporter une part disproportionnée des coûts de cette gestion défaillante.
Par ailleurs La gestion des fonds publics, notamment des subventions allouées à la SEM, nécessite une surveillance constante, et là aussi le rôle du DGS (directeur général des services) dans ce processus est fondamental. Il est désormais indispensable de mettre en place des procédures de contrôle interne renforcées afin de prévenir de telles erreurs à l’avenir.
Ce manque de vigilance avéré dans la gestion des finances de Val d’Isère Tourisme aurait entraîné des actions correctives immédiates dans n’importe quelle entreprise du secteur privé. Une telle dérive ne peut pas être tolérée dans une structure bénéficiant de financements publics.
Si nous soutenons l’initiative de l’audit financier en cours, nous rappelons que les résultats de cet audit devront être partagés de manière claire et exhaustive avec l’ensemble du conseil municipal et les habitants de Val d’Isère. Les décisions qui seront prises suite à cet audit doivent être collégiales et reposer sur un consensus entre toutes les forces politiques locales, afin d’assurer une gouvernance plus équilibrée et représentative des intérêts de la population.
Les actions touristiques de Val d’Isère ne doivent pas souffrir d’une réduction drastique de leurs moyens sans une réflexion approfondie sur leur réorientation. Nous appelons à un débat public sur l’avenir du modèle touristique de Val d’Isère. Il est primordial que les citoyens, les acteurs économiques, et les élus puissent s’exprimer sur les choix à venir, dans un esprit de solidarité mais aussi de transparence.
Cependant, il est de notre devoir d’éviter que de telles erreurs de gestion ne se reproduisent à l’avenir. Comme l’a mentionné M. le Maire, « la crise est l’opportunité de changer ce qui ne fonctionne pas ». Nous espérons que ce changement inclura une gouvernance plus participative, et responsable.
Ingrid THOLMER
Pierre ROUX MOLLARD