Les infos avalines du 27 août 2024

 À l'occasion de la fête du lac de l'Ouillette qui s'est tenue dimanche, nous parlerons dans ce long format de l'histoire de ce lac, mais aussi des activités de pêche qui l'anime.


Situé à 2 500 mètres d'altitude, le lac naturel de l'Ouillette offre un panorama grandiose et fait partie intégrante de l'histoire de Val d'Isère. En 1954, avalins et commerçants décident de développer l'activité du lac durant l'été et de faire des analyses afin de l'empoissonner pour devenir par la suite un lac de pêche de renommé dans le département. Durant cette année, l'association du groupe sportif pêche en montagne a vu le jour grâce à ses premiers membres fondateurs, dont Paul Bertoli et Paul Bérot. Avant de devenir un lac dédié à la pêche, le lac de l'Ouillette a été pendant une époque un lac de loisir comme nous le confie Patrick Chevallot, Président de l'association. « Il y a un monsieur, qui était le patron des remontées mécaniques à l'époque, a imaginé un été d'installer un petit téléski sur l'eau comme ça se fait maintenant avant les années 80. Malheureusement c'est tombé à l'eau et peut être qu'ils avaient trop d'avance sur leur temps ». Dans les années 1960, le lac de l'Ouillette se voit agrandi sous la direction des fondateurs de l'association. Il a été légèrement rehaussé sur sa sortie grâce à un déversoir, en remontant le matériel à dos d'ânes, permettant de remonter le niveau du lac qui est désormais d'environ 5 mètres, dont une fosse qui atteint les 8 mètres de profondeur. Le lac de l'Ouillette a également l'opportunité d’accueillir deux fois le Championnat de France de pêche à la mouche dans les années 90 et 2000. Une opportunité pour l'association qui souhaitait développer cette discipline.


Depuis 70 ans, le lac de l'Ouillette est animé par l'association du groupement sportif de pêche en montagne qui œuvre pour faire perdurer la pêche à travers deux concours organisés chaque été, la tradition et l'histoire de ce lieu emblématique du col. La fête du lac de l'Ouillette est également devenue un événement au fil des années permettant de mettre en avant ces traditions comme nous en parle Patrick Chevallot. « 70 ans, une association comme je connais aujourd'hui c'est le problème de manque de bénévolat et d'investissement mais nous on est fier que ça dure encore. Tout le monde est présent et pour la fête on va servir jusqu'à 200 repas et on a invité 30 anciens de Val d'Isère dont j'y tiens. C'est le respect de l'histoire et des traditions et je crois que c'est pour ça que c'est une recette qui marche encore bien aujourd'hui. »


L'association et le lac peuvent compter sur leur garde-pêche Logan Rogier qui accueille et conseille chaque jour les clients et les pêcheurs depuis 4 ans. Ce passionné s'occupe également de l'alevinage durant la saison de pêche où 300kg de truites sont mis à l'eau en début de saison. Des alevinages sont faits chaque semaine, soit environ 150 à 200 kg de truites étalées sur l'été. Une saison de pêche réussie où les truites étaient au rendez-vous et ont mordu à l'hameçon grâce aux conditions qui étaient réunies comme nous l'explique Logan Rogier. « On essaie d'avoir pas mal d'alimentation en eau avec notre arrivée prévue à cet effet. L'eau a bien coulé cette année grâce à la fonte des neiges qui s'est faite tard sur les sommets, le lac a pu rester rempli avec des températures plutôt bonnes. »


Pour pérenniser l'activité pêche et suivre l'évolution du lac, des études scientifiques ont été faites. En juillet 2023, un suivi d'étude a été réalisé sur ce plan d'eau à l'aide de sondes thermiques pour analyser les prélèvements d'eau, les mesures d'oxygène ou encore les relevés de la faune et de la flore. Missionné par la commune, l'objectif était de faire un état des lieux par rapport à une accélération de l'évolution face à l'activité humaine sur le lac. Une autre thématique concerne également l'environnement des truites puisque les températures atteignent facilement les 18 degrés en surface et les 14 degrés à 6 mètres de profondeur. Ces études se sont terminées le 31 juillet et de premières observations ont d'ores et déjà été faites. L'association du groupement sportif de pêche en montagne est consciente des enjeux climatiques et est prête à s'adapter pour la pérennisation de la pêche et préserver l'avenir du lac comme nous en fait part Patrick Chevallot. « Aujourd'hui la démarche est lancée avec l'aide aussi de la commune de Val d'Isère. Il y a une société qui travaille dessus depuis un an pour voir l'état du lac et son évolution, mais aussi que faut-il faire pour qu'il existe encore demain parce qu'effectivement il y a un souci de réchauffement climatique. Il y a une vraie prise de conscience de tout le monde dont la commune, ce qui nous fait plaisir. J'espère que l'histoire va durer encore très longtemps. » Ces données sont en cours d'analyse et seront par la suite transmises à la commune durant l'automne.


Il est toujours possible de venir profiter de la beauté qu'offre le lac de l'Ouillette en vous rendant par la télécabine de Solaise ou bien en voiture en empruntant la route du col de l'Iseran.