Les infos avalines du 6 avril 2025

Ces infos avalines seront dédiées à une figure emblématique de Val d'Isère, Jean-Charles Boraso, né en septembre 1964 et qui nous a quitté le samedi 15 mars à l'âge de 60 ans suite à une fausse route. Il avait été réanimé à Val d'Isère avant d'être héliporté à Chambéry.


Jean-Charles Boraso est un avalin et un enfant du pays. Sa mère Mathilde Jaccod est née au Fornet, son père Pierro Boraso avait des origines du côté de Rheme Notre Dame dans la Vallée d'Aoste. Ce dernier est arrivé à Val d'Isère pour travailler sur le barrage de Tignes. Jean-Charles Boraso est issu d'une fratrie de trois sœurs et dont il était le petit dernier. C'est au collège de Bourg-Saint-Maurice qu'il fait la rencontre de sa femme Cathy dont ils tombent fous amoureux l'un de l'autre et ne se quitterons plus. Le couple a par la suite eu deux garçons : Quentin et Alban.


Avalin pure souche, Jean-Charles Boraso a toujours vécu à Val d'Isère, il a fait sa scolarité dans le village et à Bourg-Saint-Maurice, puis il s'est engagé dans l'armée en devenant encadrant du Centre Militaire de l'Armée de l'Air (CMA). Compétiteur dans l'âme, il avait fait partie du Club des Sports en section de ski alpin. Il avait également réussi ses examens d'auxiliaire à l'ENSA de Chamonix. Avant que Boraso Sports soit installé sur la place des Dolomites, ses parents tenaient un atelier et une boutique de matériel de ski derrière l'hôtel Oreiller en 1974. C'est vers les années 80 que Jean-Charles Boraso va commencer à travailler avec son père dans la location de ski du côté de l'Iseran, au pied du glacier au niveau du télésiège Cascade. Après avoir pris la relève de ses parents, il est devenu un véritable technicien du ski et était toujours à la pointe du matériel et a même été le premier à mettre à l'essai le ski mojo. Ses enfants ont également travaillé à ses côtés en boutique. Il a par ailleurs été conseiller municipal sous le mandat de Marc Bauer de 2014 à 2020. Lorsqu'il n'était pas au travail, Jean-Charles était très présent pour faire vivre le village et les associations. Tout comme son père, il a fait partie de l'Association Groupe Sportif de Pêche et Montagne et s'est pris de cette passion depuis tout petit avec son père au Lac de l'Ouillette. Il ne ratait d'ailleurs aucun concours de pêche et de fêtes du Lac. En tant que membre de l'Union des Commerçants de Val d'Isère, Jean-Charles Boraso était aussi présent aux Foires Avalines dont il faisait chaque inauguration. Enfin, avec ses amis et ses acolytes de toujours, il participait chaque année au grand prix du Villaret.


Pilier de la station, Jean-Charles Boraso était surtout un bon vivant. Derrière ses airs impressionnants se cachait un véritable nounours protecteur. Souriant et généreux, il était toujours prêt à rendre service, apprécié de tous et drôle. Avec une belle personnalité haute en couleur, Jean-Charles Boraso avait quand même son fort caractère savoyard où il savait donner et justifier ses idées et était têtu. Il est décrit par ses amis, qu'il considère comme sa deuxième famille, comme un épicurien qui aimait les choses simples de la vie et faire la fête. Jean-Charles Boraso aimait le ski, la moto dont il en a fait pendant plusieurs années. Il était également passionné de pêche et des grands vins avec une très belle cave dont il aimait partager avec ses proches.


Généreux, Jean-Charles Boraso offrait chaque matin de la saison des viennoiseries de chez son ami Patrick Chevallot pour ses employés. Il avait également d'autres petites habitudes comme aller tous les jours à 11h précise à la poste en faisait une petite déviation chez son ami Jules avant de retourner travailler. Il adorait également passer du temps l'automne dans son chalet d'alpage à Mont Valezan où il pouvait se ressourcer et recevoir ses amis. Il appréciait également manger au restaurant de Christèle et Gilles Bonnevie, ses cousins germains, et plus particulièrement au printemps pour la salade de pissenlits.


Ses amis proches, dont Jean-Pierre Bazile et Patrick Chevallot, nous confient que la vie sans Jean-Charles Boraso, appelé aussi Jean-Chou, n'aura plus la même saveur, qu'il allait manquer à toutes les personnes qu'il a rencontrées sur son chemin ainsi que le grand vide que sa perte allait causer. Malgré tout, Patrick se remémore un très bon souvenir assez amusant lors d'un concours de pêche. Après la fin du concours qui était festif et convivial, ils ont descendu la L à pied accompagné de la sœur de Jean-Charles, Béatrice, et se sont demandé s’ils allaient faire appel au secours. Malgré les difficultés rencontrées, le trio a ri aux éclats et Jean-Charles ne faisait que de s’asseoir toutes les 10 minutes. Après leurs péripéties, Jean-Charles, Patrick et Béatrice ont pu se récompenser avec un bon plat savoyard à leur arrivée. Jean-Pierre Bazile se souvient de quelques petites anecdotes. La première remonte lors d'une escapade au Villaret où Jean-Pierre et Jean-Charles ont récupéré une ruche posée sur la voiture et les abeilles ont commencé à les poursuivre. Jean-Pierre avoue en rigolant qu'il n'avait jamais vu Jean-Charles courir aussi vite.


Jean-Charles Boraso a eu une belle cérémonie pour ses obsèques le jeudi 20 mars avec la présence d'environ 400 personnes, dont la famille, les amis et des clients qui ont traversé la France. Un hommage lui avait été rendu par les moniteurs de ski, dont Jean-Pierre Bazile, sa famille et ses amis lors d'une descente aux flambeaux sur la Face de Bellevarde. Un clin d’œil lui sera également rendu lors du concours de pêche le samedi 15 août avec le groupe de Fabrice à l'accordéon puisqu'il aime cet instrument. Sa musique traditionnelle préférée sera aussi chantée en son nom. Jean-Charles Boraso repose dans le cimetière de Val d'Isère.